Dans une France proche et obscure à la cité de La Solidarité, quartiers nord de Marseille : l'officier de PJ Simon Mardikian découvre le cadavre ravagé d'une jeune prostituée noire, Joy, alias Queen, sans identité définie. Son enquête sur les réseaux mêlant drogues, migrants et traite d'êtres humains ne fait que commencer.
Le lendemain, à Lagos, capitale du
Nigéria, dans le bidonville flottant de Makoko, l'instituteur Sékou Williams
tient tête au dealer Kaza qui cherche à recruter des revendeurs parmi ses
élèves. Mais soudain s'abat une immense vague-submersion, dispersant des milliers
de réfugiés à travers le continent africain.
Au même moment, à l'Élysée, le
président de la République Bako Jackson annonce sa candidature à sa propre
réélection. Il en profite pour dévoiler le renforcement du dispositif Frontex.
C'est sa fermeté sur les questions migratoires qui a valu à ce fils de pasteur
nigérian de ravir le pouvoir à l'extrême droite en 2027. À peine a-t-il achevé
son allocution qu'on lui annonce la catastrophe climatique de Lagos.
Ces trois histoires ne vont pas
tarder à se rencontrer, d'une manière qui pourrait bien changer le monde.
Ce qui va les réunir ? Une lame, rien
qu'une lame, qui déjà déferle et emporte tout sur son passage...
Basé sur les prospectives des plus
éminents spécialistes des mouvements migratoires, La Lame vous propulse dans un
thriller politique haletant où les lignes entre le réel et la fiction se
brouillent jusqu'à devenir une seule et même piste.
La Chro de Flo
La lame dès les
premiers chapitres taille dans le vif : ça tabasse, ça fait mal, c’est saignant,
violent. On pourrait se croire dans l’univers cher à Mattias Köping (un très bon point) : le meurtre particulièrement sordide d'une prostituée sans identité, de sombres histoires de traite des femmes, de drogue, de
dealers dans une cité marseillaise, la Soli (son surnom, car le nom complet, La Solidarité est bien mal choisi) mais très vite l'auteur va orienter son
thriller autrement.
Frédéric Mars nous invite à un « drôle »
de voyage : en premier lieu, un voyage dans le temps, puisque le roman débute en octobre 2031. 2022, écrit Emmanuel Macron. Après la
victoire du parti d’extrême droite, La France aux Français, et la gouvernance calamiteuse de
sa représentante, Laurence Varenne, le nouveau président français élu en 2027 est un homme
noir, de souche africaine : Bako Johnson. Dernière ligne droite avant les prochaines élections : autant le dire, cette période est un chaudron bouillant où les décisions pèsent lourd dans la balance électorale et la période propice aux attaques.
2031, c’est demain. Et les
références à notre actualité sont bien présentes : le président actuel,
Emmanuel Macron, l’extrême gauche avec Jean-Luc Mélenchon, etc. Vous entendrez
même parler des gilets jaunes et pas seulement. Et avec un peu d’imagination,
si peu, on imagine très bien que cette France de demain n’est pas de la science-fiction
mais une très légère anticipation.
Voyage disais-je. Nous allons
aussi voir du pays. L’échiquier sur lequel Frédéric Mars nous
propose de jouer ne se limite pas à notre pays, c’est l’échiquier mondial qui
est convoqué et plus particulièrement le continent africain, avec le Nigéria et
sa capitale Lagos, ville qui peut hélas revendiquer sa place de
capitale de la misère. Lagos, si vous avez regardé les actualités récemment, a
fait parler d’elle avec le démantèlement d’une « usine à bébés » dans
laquelle des femmes étaient retenues jusqu’à l’accouchement et leurs nourrissons monnayés.
En 2031, Lagos est toujours une
capitale où la pauvreté règne en maître avec son corollaire, les trafics en tous
genres, dès le plus jeune âge. Dans cet environnement hostile, Sékou Williams,
jeune instituteur tente d’éduquer les enfants qui lui sont confiés. Sa vie et
celle de sa famille vont se retrouver totalement chamboulées par une déferlante
venue de l’océan, provoquant de nombreuses victimes et des milliers de
personnes sans abri.
Cette lame va avoir des répercussions
qui vont très vite dépasser les limites tant géographiques que politiques de
nos principaux protagonistes.
La lame, comme le montre la
magnifique couverture du livre est aussi celle d’un couteau, qui peut menacer,
trancher, tuer. Cette lame-là viendra ponctuer les histoires d’hommes, de
femmes d’enfants qui vont s’entrecroiser.
500 et quelques pages, 77
chapitres courts, une construction ambitieuse, complexe mais qui ne perd jamais
le lecteur et un final de haut vol, voilà ce que vous trouverez en lisant ce
thriller plus que brillant.
J’ai particulièrement aimé le volet
géopolitique de ce roman ainsi que les nombreux thèmes abordés ; qu’ils renvoient au côté obscur de l’être humain comme à sa
face lumineuse et porteuse d’espoir : la trahison, la vengeance, la haine,
la quête du pouvoir et donc aussi la force des promesses, l’engagement, l’amitié,
l’amour, la famille.
Ce roman possède un souffle
incroyable, il vous fera frémir, vous touchera et plus que tout, il vous fera réfléchir
à la direction que pourrait prendre ce drôle de paquebot sur lequel nous sommes
tous embarqués.
L'auteur
Saint-Maur en Poche - Juin 2019 |
Après plusieurs années passées dans
la presse magazine et diverses rédactions online, Frédéric Mars a quitté le
journalisme et la photo pour ne se consacrer qu'à son travail d'auteur de
livres.
Outre ses romans, il a publié plus d'une quarantaine d'essais, documents et livres illustrés, sous diverses identités.
Outre ses romans, il a publié plus d'une quarantaine d'essais, documents et livres illustrés, sous diverses identités.
Il est l'auteur du thriller Les marcheurs, sorti en 2018 à La Mécanique générale.
Ainsi, depuis 2018, Quanaaq, sa série islandaise publiée chez La Martinière cartonne, sous le pseudonyme de Mo Malø.
C'est également lui qui se cache derrière le pseudo féminin d'Emma Mars, avec dernièrement la série romance Sign of Love, aux éditions French Pulp.
En résumé, Frédéric Mars est un
auteur touche à tout, prêt à explorer de multiples univers.