Paru le 9/04/2021 aux éditions Lajouanie - 328 pages
Les Chros de Flo
De la littérature noire essentiellement francophone ... mais pas que. Je suis bibliothécaire et je lis aussi beaucoup d'albums jeunesse pour les lectures à voix haute auprès des plus jeunes. Vous découvrirez donc des albums qui m'auront particulièrement séduite. Et puis aussi quelques one shot BD ou romans graphiques. Blog sans autre prétention que de vous faire partager les lectures du moment que j'ai aimées ainsi que leurs auteurs.
mardi 4 janvier 2022
Lecture à conseiller : Tu joues, tu meurs de Yannick Provost
lundi 3 janvier 2022
Seul le silence adapté en BD par Fabrice Colin (texte) et Richard Guérineau (dessins), d'après R. J. Ellory
Edité le 24/10/2021 par Philéas - 104 pages
Joseph Vaughan, devenu écrivain à succès, revient sur des événements qui ont bouleversé son enfance et qui vont le hanter, le poursuivre toute sa vie d'adulte : des meurtres de jeunes filles perpétrés sur plusieurs décennies, dont il a été le témoin involontaire.
Joseph a douze ans lorsqu'il découvre dans son village de Géorgie le corps horriblement mutilé d'une fillette assassinée. La première victime d'une longue série qui laissera longtemps la police impuissante. Des années plus tard, lorsque l'affaire semble enfin élucidée, Joseph décide de changer de vie et de s'installer à New York pour oublier les séquelles de cette histoire qui l'a touché de trop près. Lorsqu'il comprend que le tueur est toujours à l'œuvre, il n'a d'autre solution pour échapper à ses démons, alors que les cadavres d'enfants se multiplient, que de reprendre une enquête qui le hante afin de démasquer le vrai coupable...
Joseph Vaughan, devenu écrivain à succès, tient en joue le tueur en série, dans l'ombre duquel il vit depuis bientôt trente ans.
Plus encore qu'un récit de serial killer à la mécanique parfaite et au suspense constant, Seul le silence a marqué une date dans l'histoire du thriller. Avec ce roman crépusculaire à la noirceur absolue, sans concession aucune, R. J.Ellory révèle la puissance de son écriture et la complexité des émotions qu'il met en jeu.
La chro de Flo
L'adaptation en BD m'a de suite séduite avec Fabrice Colin, auteur français capable d'écrire pour tous les publics aussi bien du noir que de l'imaginaire. Je ne connaissais pas Richard Guerineau mais son dessin m'a immédiatement plu et la palette des couleurs choisie pour les illustrations est en parfaite résonnance avec le roman de l'auteur. J'ai savouré chaque page et j'ai pu redécouvrir autrement ce formidable récit.
Je maintiens mon envie de relire un jour la version originelle mais que voilà une adaptation splendide qui je l'espère a également plu à son auteur.
Philéas est une nouvelle maison d'édition spécialisée en BD et romans graphiques. Elle a visiblement choisi le créneau de l'adaptation de romans avec des scénaristes et illustrateurs bien connus. Je salue cette initiative car si j'aime les romans, j'apprécie aussi les récits illustrés et nous possédons en France des dessinateurs capables de faire vivre un récit textuel d'une autre manière.
mardi 23 novembre 2021
S'adapter ou mourir
paru le 7 octobre 2021 aux éditions La Bête Noire - 571 pages
Elle a 17 ans et s'est enfuie de chez sa mère pour se sentir enfin libre. Accompagnée de son petit ami, elle fait escale chez un homme qu'elle n'a jamais rencontré mais avec lequel elle discute depuis des mois sur Internet. Elle en a fait son confident. Alors qu'il pourrait bien s'agir du plus abject des monstres...
La Chro de Flo
Antoine Renand nous propose une immersion des plus réussies dans un thriller qui mêle plusieurs ambiances : tout d'abord celle d'une séquestration violente (même s'il nous le suggère, Antoine Renand ne rentre jamais dans le voyeurisme, ni les détails trop glauques dans lesquels il eut pu basculer aisément), mais aussi très longue : celle d'Ambre, tombée dans le piège tendu par Baptiste, un "pseudo" ami rencontré sur les réseaux sociaux.
Arthur, quant à lui, est un réalisateur marié avec une pédiatre, Alexandra, papa d'une jeune enfant Hugo. Arthur est une victime collatérale des attentats, puisque son dernier film sortira au pire moment et n'aura pas la chance de rencontrer son public. S'ensuit une descente aux enfers à la fois personnelle et professionnelle qui le mènera à devoir retrouver un logement, ainsi qu'un emploi, et à candidater pour un emploi de modérateur au sein d'une société sous-traitante d'un célèbre réseau social. Sa mission, après une sélection drastique : supprimer les contenus inadaptés car trop violents, incitant à la haine, à caractère pornographique ou indécent etc. selon les critères édictés par ses donneurs d'ordre.
Antoine Renand a construit un habile thriller qui va alterner des chapitres consacrés à Ambre aux prises avec son geôlier et ceux d'Arthur qui va passer les étapes de sélection pour décrocher son emploi de modérateur, jouer donc son rôle de "filtre protecteur" pour les abonnés du réseau social, mais pas seulement. Leurs deux trajectoires finiront enfin par se rejoindre, mais je ne vous dirai pas comment.
J'avais lu "L'empathie", ainsi que "Fermer les yeux", que j'avais trouvé particulièrement réussi et là, je me suis encore plus régalée. II n'y a aucun temps mort, les chapitres et parties s'enchainent avec une fluidité évidente. Je ne saurais dire si les personnages sont nombreux mais ils sont tellement bien décrits, sans jamais tomber dans la caricature, qu'il est aisé de les mémoriser. Ainsi, Antoine Renand a pris le temps de peaufiner ses personnages, en particulier, Arthur, Ambre, Baptiste, Alexandra, Bertrand. On reste bien sûr un peu frustré pour d'autres dont on aurait souhaité en savoir plus.
Le thriller s'imbrique tout naturellement dans l'actualité de nos dernières années, qu'il s'agisse des attentats de 2015 comme de la pandémie, sans en faire trop mais dans les dernières pages, vous retrouverez certainement l'extrait d'une lettre dont la violence n'a pu vous laisser indifférents. Antoine Renand aborde également avec brio des thématiques actuelle fortes de notre société : la violence faite aux individus, enfants, adultes, qu'elle soit psychologique et/ou physique, la notion de justice, les mesures entreprises par certains pour rentrer dans les clous des textes traitant de la violence ou de l'atteinte à la vie privée sur les réseaux, comment elles sont appliquées, et nous interroge sur la position d'un curseur non seulement peu répréhensif mais se basant sur des principes raccourcis. Il dénonce bien sûr la politique du rendement, traiter toujours plus, plus vite de contenus, mettre de côté son empathie, ne pas réfléchir, être dans une posture qui relève plus du réflexe que de l'analyse pertinente et pesée.
Un thriller passionnant, qui offre l'opportunité d'une réflexion sur des thématiques qui me sont chères : la justice, le respect de la dignité, la résilience, la complexité des liens familiaux, la magie des sentiments qu'ils soient amoureux ou amicaux. L'épilogue est une vraie réussite et les dernières phrases me hanteront longtemps.
Vous l'aurez compris, UN COUP DE COEUR !
La forêt des disparus
paru le 22 avril 2021 chez XO Editions - 448 pages
La Chro de Flo
La forêt des disparus nous permet de retrouver Paul Green, journaliste de profession, quelques années après "L'affaire Clara Miller", mais l'intrigue se déroule dans un contexte totalement différent (enquête autour de jeunes filles disparues gravitant autour d'un groupe de rockeurs et de leur résidence emblématique). Il peut donc être lu indépendamment du précédent (ce qui serait néanmoins dommage 😉).
mardi 2 novembre 2021
Album coup de coeur
J'aurais voulu d'Olivier Tallec
Je ne veux plus être un écureuil ! Si on m'avait demandé mon avis, j'aurais choisi autre chose. J'aurais choisi d'être un castor. Pour bâtir un monde meilleur ! Mais en réalité, c'est quand même fatiguant la vie de castor, et de toute façon, j'ai toujours rêvé d'être un cerf. Pourtant là encore, j'espérais beaucoup mieux. Ou alors... un hibou ? un hérisson ? Ah non, je sais ! Et vous, le savez-vous ?
La Chro de Flo
lundi 25 octobre 2021
Le loup des ardents
Noémie Adenis
312 pages
La Bête Noire / Robert Laffont
Parution le 16/09/2021
La Chro de Flo
Pour un premier roman, Noemie Adenis a frappé fort et a vraiment fait un sacré travail non seulement de recherches biologiques, historiques et a su construire un roman sacrément bien fichu et auquel je me suis vraiment attachée.
Je suis une fan de romans policiers, de thrillers plutôt contemporains mais j'ai un intérêt inexplicable pour les grandes épidémies, les croyances telles que la sorcellerie et le moyen-âge et peu importe le genre (Le Grand livre de Connie Willis auteure récompensée maintes fois en SF fait ainsi partie de mes préférés).
Le loup des Ardents nous plonge en 1561 dans un petit hameau solognot touché par une maladie étrange qui décime peu à peu ses habitants. Aymar de Noilat, médecin arrivé dans ce village, va tenter de soigner les villageois aidé de Loïse, toute jeune fille qui fait l'objet d'un rejet des villageois. On découvrira progressivement pour quelles raisons.
Il ne s'agit pas d'un roman policier ni d'un thriller ni d'un roman historique, plutôt un roman noir, un roman qui révèle la noirceur qui se cache à l'intérieur de certains individus, un roman qui offre aussi la découverte de personnages bien attachants au final, comme celui d'Aymar, de Guy, de Loïse bien sûr. Je me suis délectée de cette immersion réussie dans cette période si fascinante du moyen-âge même si je suis convaincue que Noémie Adenis aurait pu aller encore plus loin dans les descriptions du quotidien de l'époque ou nous donner accès au ressenti, aux pensées de sa fascinante Loïse.
Ceci dit, en 310 pages, avec une construction narrative originale, ce roman est pour moi une vraie réussite que je vous invite fortement à découvrir.
En conclusion, Le loup des ardents n'a pas usurpé son Prix des Enquêteurs 2021.
Et j'attends avec impatience de lire le prochain roman de Noémie Adenis 😃.
Quelques infos sur l'auteure (source Babelio https://www.babelio.com/auteur/Noemie-Adenis/593002)
Noémie Adenis (source Babelio) |
Née en 1991, Noémie Adenis a grandi dans la région de Lille. Elle est diplômée en histoire de l’art et archéologie, ainsi qu’en communication digitale.
vendredi 9 avril 2021
Les riches heures de Jacominus Gainsborough de Rébecca Dautremer
Je serai là - L'homme étoilé
Calmann-Levy Graphic, publié le 20/01/2021, 144 pages
La chro de Flo
Le cercle de Finsbury
paru le 04/03/2021, collection Hugo thriller
lundi 6 juillet 2020
Matière noire, un roman policier à l'efficacité redoutable
Le roman
Paru le 7 novembre, aux editions Cosmopolis, 464 pages, 19,95 euros
Juillet 2017.Une région. Deux disparitions.
Après une nuit en discothèque, la jeune Inès Ouari ne donne
plus signe de vie.
Marion Testud, elle, n'est jamais rentrée de son jogging
matinal.
Sur leurs traces, deux enquêteurs aux profils atypiques :
Karim Bekkouche, chef de la BAC de Saint-Étienne, flirte avec les limites et
prend tous les risques pour retrouver Inès. Jacques Canovas, journaliste
parisien et ex-flic des Renseignements généraux, couvre la disparition de la
joggeuse.
Tous deux ont des raisons personnelles de parvenir à leurs
fins.
D'un bout à l'autre du pays, les pistes se croisent tandis
que de vieux meurtres énigmatiques refont surface. Deux hommes confrontés,
lancés dans une course contre la mort à pleine vitesse dans les abysses de la
terreur panique.
L'auteur
Ivan Zinberg est capitaine de police et
romancier.
Il est l'auteur des thrillers "Jeu
d'ombres" (2014), "Étoile Morte" (2015) et "Miroir
Obscur" (2017) aux éditions Critic. En 2019, il publie son quatrième roman
"Matière noire" chez Cosmopolis.
La chro de Flo
Karim Bekkouche est un policier
stéphanois, issu des cités. Chef de groupe à la Bac, il est un jour contacté
par Anissa Ouari, originaire de la même cité que celle qui l’a vu grandir. Sa
fille Inès a disparu et si la jeune fille était fugueuse, cette disparition ne
lui ressemble pas.
Karim, surnommé Bek, va mener l’enquête
et va sonder les coins les plus sombres de la ville de Saint-Etienne voire
au-delà pour tenter de retrouver Inès.
L’auteur a su éviter les personnages
caricaturaux : pas de flics violents, torturés par une histoire
personnelle catastrophique, pas de gros coups de gueule, ni de menaces, aucune
violence ni physique, ni verbale, bref, un flic « normal », avec ses
forces et ses faiblesses. Il est d’origine maghrébine, considéré comme un
traître dans la cité qui l’a vu grandir. C’est un flic humain, intègre, qui
souffre d’être séparé de sa femme et de son fils. Certes, il s’est emporté,
mais n’a pas sombré, a simplement continué à faire ce qu’il savait faire.
Jacques Canovas est un ancien des RG,
veuf et accessoirement journaliste pour Meurtre Hebdo ; il a besoin de
donner un sens à sa vie depuis que sa femme est décédée.
Deux hommes qui vont se rencontrer,
guidés avant tout par le souci de la vérité, une intuition pour l’un, une
promesse pour l’autre, puis par les découvertes. Ces deux personnages masculins
sont particulièrement crédibles et attachants et sont pour moi à l’origine de
la réussite totale de ce roman policier.
Pas de coups tordus, de scènes
scabreuses, de révélations alambiquées. Non, Ivan Zinberg nous décrit le
travail quotidien, précis, des différentes unités qui entrent en jeu
lorsqu’arrive une affaire sordide, sur fond de drogue, de prostitution, de
meurtres avec agressions sexuelles, de tueurs en série.
Son talent est de mêler la fiction avec
des faits divers avérés, s’étant déroulés principalement en Rhône-Alpes et
d’ancrer son récit dans la réalité politique récente (nous sommes en été 2017,
Emmanuel Macron est président).
Des cités stéphanoises à des quartiers
qui cachent bien leur jeu, Ivan Zinberg nous livre une ville bien loin de celle
dont on nous vante le renouveau, capitale du design à la française.
La plaine du Forez est un territoire de
jeux nocturnes, moi qui en conservais le souvenir d’une zone plutôt paysanne,
giboyeuse, certes déflorée ces dernières décennies par les constructions
pavillonnaires, l’autoroute, les zones commerciales. Ivan Zinberg la transforme
en lieu mortifère, où les boites de nuit sont le lieu de chasse de tueurs.
À la
lecture, je me suis sentie totalement embarquée dans l’histoire. Par moments, c’est
comme si j’avais eu une place dans la voiture à l’arrière avec Karim, Luc, ou
Jacques. À d’autres, j’ai eu l’impression de me retrouver dans un
documentaire, tellement la fiction faisait écho à la réalité.
Bref, un polar parfaitement maîtrisé, à
l’intrigue captivante de bout en bout, aux chapitres de plus en plus rythmés et
aux personnages terriblement humains. Une véritable réussite !!