La vie de Laure, vingt-et-un ans, s'écroule lorsqu'elle apprend qu'elle
est atteinte d'une tumeur incurable au cerveau. Les médecins sont formels : la
jeune femme est condamnée. Mais Laure est une battante, et grâce aux réseaux
sociaux, récolte des fonds pour se lancer dans un projet fou : celui de
traverser l'Atlantique en solitaire. Très vite, les internautes se prennent de
passion pour cette jeune malade que d'aucuns voient comme une héroïne des temps
modernes. Elle est invitée sur les plateaux de télévision, son périple est
suivi sur YouTube par des centaines de milliers d'abonnés. Adulée, elle devient
un symbole d'espoir et un modèle de courage. Dans sa course contre la montre,
Laure pense avoir trouvé un sens à sa vie, mais une question parmi d'autres se
pose : quel est le prix d'un miracle ?
Conduite pied au plancher, Miracle
est l'histoire aux rebondissements en rafale d'une chute libre dans l'enfer des
réseaux sociaux, qui va emporter Laure au cœur de la nuit, loin, beaucoup trop
loin... Là où le lecteur n'a plus de répit.
La chro de Flo
Solène Bakowski est une auteure que j’ai rencontrée pour la première fois en mai dernier, lors de la première édition de l’Escargot Noir à Sens.
Immédiatement son sourire, la douceur qu’elle dégage m’ont fait
m’arrêter à sa table et échanger avec elle. J’ai acheté « Une bonne
intention » qui a rejoint ma PAL, puis quelques temps plus tard, « Un
sac » que j’ai lu en premier, pour respecter l’ordre de parution ; et
là coup de cœur pour l’écriture de Solène et l’histoire incroyable de son
héroïne.
Début novembre, j’ai eu la possibilité de me rendre au salon de l’Iris
Noir à Bruxelles et de retrouver Solène Bakowski pour la sortie cette fois-ci
de Miracle.
Une fois de plus, je me suis laissée happer par l’histoire de Laure, jeune femme à qui les médecins diagnostiquent une tumeur au cerveau avec une espérance de vie de 2 à 3 ans.
Laure se retrouve poussée dans ses derniers retranchements par cette
funeste échéance et la question lancée par sa sœur Axelle : « Tu vas
faire quoi, du coup ? ».
Donner un sens à ce qui reste de la vie, réaliser un rêve qui dormait
enfoui tout au fond de soi, c’est ce que nous ferions tous, placés dans une telle
situation. Et Laure va poster sur les réseaux sociaux ce challenge de traverser
l’océan atlantique. Un clic anodin en apparence mais qui va générer une incroyable
déferlante pas seulement dans sa vie.
J’ai dévoré ce roman, je l’ai terminé en quelques jours, et une fois de
plus, je suis restée scotchée, hantée par cette histoire. J’ai refermé le livre
complètement chamboulée début décembre et j’y pense encore souvent.
Les mois qui se sont écoulés ensuite n’étaient pas opportuns à un retour, mais le temps est enfin venu de restituer mon avis à travers ces quelques lignes.
Miracle est un thriller complètement en prise avec notre époque car il
aborde la place trop grande que prennent
les réseaux sociaux dans nos vies, qu’ils peuvent parfois faire basculer du
jour au lendemain.
À travers sa construction originale : des extraits de conversations
sur twitter, des chapitres consacrés à Laure avec en introduction le décompte
de ses abonnés FB, YouTube, Instagram, etc., des chapitres portés par d’autres protagonistes
(Isabelle, la maman du jeune Lucas atteint lui aussi d'un cancer, Doris, la sœur de celle-ci, Lionel, si investi auprès des
enfants malades ...), le rythme s’accélère, la tension monte jusqu’à la fin de
ce thriller pas comme les autres.
Solène Bakowski nous démontre brillamment que les réseaux sociaux sont
sans réels filtres, capables de susciter des sentiments extrêmement forts, d’amour
comme de haine, d’engendrer le meilleur comme le pire, qu’il y règne des
profiteurs, que rien n’est gratuit et que même les meilleures intentions
peuvent devenir les complices involontaires de drames hélas bien réels.
Si vous ne l’avez pas déjà lu, je vous recommande plus que chaudement ce
roman, qui se dévore à vitesse grand V et qui, plusieurs mois après sa lecture, reste un immense coup de cœur.
Un extrait
Le lendemain, dès l’aube, elle surfe. Le reste de la journée, elle ramasse des coquillages. Le surlendemain, elle accueille ses nouveaux stagiaires pour la semaine, leur montre les rudiments, et continue à ramasser ses coquillages. Idem le jour suivant, surf, élèves, cours, flots, vagues, embruns, vent dans ses cheveux, la sidération comme un couvercle sur ce décor. Et des coquillages. Beaucoup de coquillages.
Quand le nombre de sept-cent-trente est atteint, elle les verse dans un grand bocal transparent. Les trois-cent-soixante-cinq suivants, elle les peint en rouge. C’est du rab, pense-t-elle en les transvasant dans le bocal. La troisième année.
Elle en retire ensuite trois, trois petites coquilles qui tiennent dans sa paume, et elle les met dans un autre bocal, vide celui-là. Ding. Ding. Ding. Trois jours ont passé depuis l’annonce.
Le bocal des terminés. Le bocal des à venir.
Sept-cent-trente jours, et trois-cent-soixante-cinq supplémentaires. Pour la troisième année dont, peut-être, l’existence lui fera l’aumône.
Ding. Ding. Ding.
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