lundi 2 mars 2020

Miracle

paru aux éditions Cosmopolis le 17 octobre 2019


La vie de Laure, vingt-et-un ans, s'écroule lorsqu'elle apprend qu'elle est atteinte d'une tumeur incurable au cerveau. Les médecins sont formels : la jeune femme est condamnée. Mais Laure est une battante, et grâce aux réseaux sociaux, récolte des fonds pour se lancer dans un projet fou : celui de traverser l'Atlantique en solitaire. Très vite, les internautes se prennent de passion pour cette jeune malade que d'aucuns voient comme une héroïne des temps modernes. Elle est invitée sur les plateaux de télévision, son périple est suivi sur YouTube par des centaines de milliers d'abonnés. Adulée, elle devient un symbole d'espoir et un modèle de courage. Dans sa course contre la montre, Laure pense avoir trouvé un sens à sa vie, mais une question parmi d'autres se pose : quel est le prix d'un miracle ?
Conduite pied au plancher, Miracle est l'histoire aux rebondissements en rafale d'une chute libre dans l'enfer des réseaux sociaux, qui va emporter Laure au cœur de la nuit, loin, beaucoup trop loin... Là où le lecteur n'a plus de répit.

La chro de Flo


Solène Bakowski est une auteure que j’ai rencontrée pour la première fois en mai dernier, lors de la première édition de l’Escargot Noir à Sens.

Immédiatement son sourire, la douceur qu’elle dégage m’ont fait m’arrêter à sa table et échanger avec elle. J’ai acheté « Une bonne intention » qui a rejoint ma PAL, puis quelques temps plus tard, « Un sac » que j’ai lu en premier, pour respecter l’ordre de parution ; et là coup de cœur pour l’écriture de Solène et l’histoire incroyable de son héroïne.
Début novembre, j’ai eu la possibilité de me rendre au salon de l’Iris Noir à Bruxelles et de retrouver Solène Bakowski pour la sortie cette fois-ci de Miracle.

Une fois de plus, je me suis laissée happer par l’histoire de Laure, jeune femme à qui les médecins diagnostiquent une tumeur au cerveau avec une espérance de vie de 2 à 3 ans.
Laure se retrouve poussée dans ses derniers retranchements par cette funeste échéance et la question lancée par sa sœur Axelle : « Tu vas faire quoi, du coup ? ».
Donner un sens à ce qui reste de la vie, réaliser un rêve qui dormait enfoui tout au fond de soi, c’est ce que nous ferions tous, placés dans une telle situation. Et Laure va poster sur les réseaux sociaux ce challenge de traverser l’océan atlantique. Un clic anodin en apparence mais qui va générer une incroyable déferlante pas seulement dans sa vie.
J’ai dévoré ce roman, je l’ai terminé en quelques jours, et une fois de plus, je suis restée scotchée, hantée par cette histoire. J’ai refermé le livre complètement chamboulée début décembre et j’y pense encore souvent.

Les mois qui se sont écoulés ensuite n’étaient pas opportuns à un retour, mais le temps est enfin venu de restituer mon avis à travers ces quelques lignes.
Miracle est un thriller complètement en prise avec notre époque car il aborde  la place trop grande que prennent les réseaux sociaux dans nos vies, qu’ils peuvent parfois faire basculer du jour au lendemain.

À travers sa construction originale : des extraits de conversations sur twitter, des chapitres consacrés à Laure avec en introduction le décompte de ses abonnés FB, YouTube, Instagram, etc., des chapitres portés par d’autres protagonistes (Isabelle, la maman du jeune Lucas atteint lui aussi d'un cancer, Doris, la sœur de celle-ci, Lionel, si investi auprès des enfants malades ...), le rythme s’accélère, la tension monte jusqu’à la fin de ce thriller pas comme les autres.

Solène Bakowski nous démontre brillamment que les réseaux sociaux sont sans réels filtres, capables de susciter des sentiments extrêmement forts, d’amour comme de haine, d’engendrer le meilleur comme le pire, qu’il y règne des profiteurs, que rien n’est gratuit et que même les meilleures intentions peuvent devenir les complices involontaires de drames hélas bien réels.

Si vous ne l’avez pas déjà lu, je vous recommande plus que chaudement ce roman, qui se dévore à vitesse grand V et qui, plusieurs mois après sa lecture, reste un immense coup de cœur.


Un extrait 
Le lendemain, dès l’aube, elle surfe. Le reste de la journée, elle ramasse des coquillages. Le surlendemain, elle accueille ses nouveaux stagiaires pour la semaine, leur montre les rudiments, et continue à ramasser ses coquillages. Idem le jour suivant, surf, élèves, cours, flots, vagues, embruns, vent dans ses cheveux, la sidération comme un couvercle sur ce décor. Et des coquillages. Beaucoup de coquillages.
Quand le nombre de sept-cent-trente est atteint, elle les verse dans un grand bocal transparent. Les trois-cent-soixante-cinq suivants, elle les peint en rouge. C’est du rab, pense-t-elle en les transvasant dans le bocal. La troisième année.
Elle en retire ensuite trois, trois petites coquilles qui tiennent dans sa paume, et elle les met dans un autre bocal, vide celui-là. Ding. Ding. Ding. Trois jours ont passé depuis l’annonce.
Le bocal des terminés. Le bocal des à venir.
Sept-cent-trente jours, et trois-cent-soixante-cinq supplémentaires. Pour la troisième année dont, peut-être, l’existence lui fera l’aumône.
Ding. Ding. Ding.

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