dimanche 22 septembre 2019

Un sac



paru le 20/01/2017 chez Milady, 6,90 euros ( 278 p.)
En pleine nuit, une femme attend face au Panthéon, seule, un petit sac dans ses bras frêles qu'elle serre comme un étau. Cette femme, c'est Anna-Marie Caravelle, l'abominable, l'Affreuse Rouquine, la marginale.
Lorsque, vingt-quatre ans plus tôt, Monique Bonneuil décide de prendre en charge, en secret, à l'insu du reste du monde, l'éducation de la petite Anna-Marie, fille d'un suicidé et d'une folle à lier, elle n'imagine pas encore le monstre qu'elle abrite sous son toit et que, lentement, elle fabrique. La petite fille, poussée par ses démons, hantée par son histoire, incapable de distance, tue, un peu, beaucoup. Elle sacrifie, règle ses comptes, simplement.
Mais que fait-elle là, cette jeune femme agenouillée en plein Paris, au beau milieu de la nuit ? Et que contient ce mystérieux sac qui semble avoir tant d'importance ? 

Voici l'histoire d'Anna-Marie Caravelle.

L’auteure
Solène Bakowski est née à Paris en 1981.

Titulaire d'une licence de chinois et d'une maîtrise de français langue étrangère, elle a, pendant un temps, partagé sa vie entre la France et la Chine avant d'embrasser la carrière de Professeur des Ecoles. 

Elle est l’auteure de 5 romans, dont un avec sa comparse de plume Amélie Antoine, (Avec elle, sans elle, paru en novembre 208 chez Michel Lafon).

Solène Bakowski a rejoint Metropolis Thriller et son prochain roman (Miracle) est prévu pour le 17 octobre 2019.

(Salon L'Escargot Noir, Sens - mai 2019)
La chro de Flo 
J’ai rarement lu un livre avec autant de rapidité, d’avidité ! Pour moi, ce livre est un bijou, un gros coup de coeur. 
Les raisons … 
  • L’histoire elle-même : d’entrée de jeu, je me doute que l’histoire ne sera pas gaie, que l’issue sera plutôt sordide, noire mais à quel point ? Prenez une jeune femme, dont la naissance ne fut pas un enchantement loin de là, née d’un père qui décida de se suicider quelques mois avant sa naissance et d’une mère, sidérée par ce drame atroce, qui va se réfugier dans le silence, l’inertie physique, intellectuelle et émotionnelle vis-à-vis de son enfant.
Moni, voisine aide-soignante, va prendre sous son aile la future mère puis l’enfant … Mais l’histoire d’Anna-Marie Caravelle ne va pas ressembler à un conte de fées. Vous voulez une histoire qui vous parle de maternité, d’amour, de jalousie, d’espoirs nourris, de déceptions, de décisions fortes et d’actes impardonnables, l’histoire d’Anna-Marie, c’est tout cela. 
  • Le lieu : Paris, et quelques quartiers emblématiques : la Bastille, Pigalle. Paris, ses trottoirs, ses réverbères, ses piaules miteuses, ses beaux quartiers, sa faune, … Cette cohabitation m’a encore sautée aux yeux aujourd’hui entre beauté de notre capitale multiséculaire, population et touristes aisés, et SDF, mendiants dans les couloirs du métro, odeurs d’urine dans certains recoins. Juxtaposition de la chance de certains et de la galère d’autres. Un sac nous parle de ceux qui seraient plutôt dans la seconde catégorie, auxquels la vie réserve des surprises rarement sympas.
  • L’écriture de Solène Bakowski m’a littéralement envoutée. Crue et poétique à la fois, travaillée tout en restant fluide, ne tombant jamais dans l’excès. Fan absolue de littérature noire, j’ai un penchant net pour les romans plutôt courts et là, en 277 pages, j’ai savouré chacune, tant pour le fond que pour la forme. Aucune longueur, pas de manque non plus. La tension est entretenue du début à la fin sans que l’auteure n’ait eu besoin de recourir aux outils classiques du genre. Quelques chapitres correspondant au présent d’Anna-Marie viennent ponctuer son histoire, si terrible.


Je ne saurais que vous inviter à plonger les yeux dans les pages de ce roman qui m’a bluffée. 

Extrait
« Ce sac, ce satané sac ne s’imagine pas le vide qu’il laisse. Il creuse la femme autant qu’il l’avait comblée autrefois. L’amour qu’il recouvre est immense ; sa perte est insondable.

Elle lit cette phrase qui lui fait face, encore et encore : Aux grands hommes, la patrie reconnaissante. Elle se demande ce qu’est la grandeur. Elle se demande si elle est palpable, reconnaissable, mesurable. Elle se demande si on naît grand ou si on le devient. Elle se demande si le martyre peut faire grandir.elle se demande si ceux qui n’accompliront jamais rien par manque de temps, de chance ou d’occasion valent moins que les autres. Elle voudrait savoir qui, du monument gigantesque ou de l’homme minuscule, éclabousse l’autre et lui fait l’aumône d’un peu d’éternité. »



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